Gandalf le Gris pressent, en entendant les
rugissements terrifiants du Balrog, une rencontre des plus dangereuses.
Mais ce monstre, d'un autre temps, ne doit pas franchir le seuil de son monde.
Sa détermination est absolue : " vous ne passerez pas ".
La
lutte demande l'acceptation de la chute. Gandalf s'élance, avec le
Balrog, dans le précipice . Il chute vers ce combat incontournable. Il
chute vers les ténèbres sans pitié et sans merci, la
noirceur et
le sordide, l'univers de l'inavouable, plus profond que
l'ombre .
Le temps s'arrête et la confrontation a lieu. Seule la
magie peut agir car devant une telle situation, l'être ne peut être
qu'anéanti, dévasté par un vide qui l'aspire, une peur qui pourrait le
pétrifier.
Mais le magicien connaît les secrets de ces rencontres et
il sait que son sort et son essor dépendent de l'acceptation de cette
confrontation.
Le combat impitoyable va forcément faire jaillir ses
ressources les plus insoupçonnées, les plus improbables. Peut être
accepte-t-il à ce moment là de mourir à lui-même afin de renaître
autrement ?
Sa plus grande force est de croire en sa transformation, ici et maintenant, dans cet espace si profondément hors du temps.
Ainsi, Gandalf
le Gris deviendra-t-il Gandalf le Blanc qui pourra mener de puissants combats contre le maléfique Sauron. Sa magie, au final, en saura décuplée, il mènera ses amis à la victoire.
A la lumière de Gandalf le Blanc et au regard de nos vies respectives, ne sommes-nous pas, nous aussi des magiciens ?
Certainement
à chaque moment où nos heures sombres nous amènent à nous confronter à
des personnes malveillantes à notre égard, à des situations
dangereuses. Notre force réside dans notre capacité à transformer notre
présent, à changer de comportement, à poser un regard différent et
éclairé sur certaines situations qui nous oppressent. Le théâtre de la vie est riche de mise en scènes, parfois tristes, parfois joyeuses et parfois dangereuses. Mais il ne s'agit, bel et bien, que de fictions : "la vie est un immense théâtre où chacun joue son rôle et puis s'en va"( William Shakespeare).
À chaque
instant , même les plus durs, même les plus sombres, croyons à notre
immense potentiel de transformation intérieure et à la lumière qui,
dans son plus belle éclat, nous en montre le chemin sans jamais nous
abandonner.
Et la chute devient alors un nouvel envol pour l' être qui s'est délivré de ses peurs les plus terrifiantes et a trouvé le chemin de ses instincts qui transforment ses pulsions en énergie combative et surtout créative.
Toutes ces transformations font peur au
début mais, à l'image du Magicien Blanc, elles nous font accéder à des
plans de conscience plus élevée. C'est ainsi que notre foi en la vie devient joie irradiante et infinie .