dimanche 3 décembre 2017

La légimité d'être unique

Le petit enfant, dans son monde émotionnel, fait de nombreuses fois l'expérience du beau, par exemple, lorsqu'il voit la neige, pour la première fois. Ces instants-là sont des moments uniques, des instants de grâce.
Si nous perdons, plus tard, l'expérience de l'unique enfermés dans la course à la comparaison, la compétitivité, la recherche de la performance, nous perdons une partie de nous-mêmes.
L'intérêt majeur d'introduire dès l'enfance le processus artistique naturel dans la pédagogie est de pouvoir donner à l'être le sentiment de la légitimité de son unicité.
Il ne faut surtout pas confondre le fait d'être unique et celui d'être égocentrique. L'égocentrisme se construit sur la peur de ne pas être aimé pour ce que l'on est. Le sentiment d'être unique et légitime donne l'assurance de se sentir aimé tel que l'on est. On trouve plus facilement sa place dans ce monde, avec moins de souffrances et en faisant moins de dégâts, car c'est en étant conscient de la nécessité de notre présence indispensable que nos oeuvres prennent plus de force. Elles sont un prolongement de nous-mêmes, de notre être en action sur cette terre et de notre âme en quête d'expériences et de transformations.
Plus tôt, le processus artistique est intégré, plus vite l'être peut se faire confiance et libérer son imagination créative. Celle-ci lui fera retrouver, à travers la création, l'âme du petit enfant, revivre des moments uniques et ainsi retrouver, par instant, un état de grâce originelle.

Libérer sa créativité ne veut pas dire devenir un artiste mais exister sans douter de sa place, en se faisant confiance, en se laissant guider par ses émotions, ses sentiments profonds, en les écoutant. On comprend mieux ainsi la nécessité de faire son propre chemin sans se comparer.  On vit la légitimité d'être unique en ce monde pour se construire, comme un arbre qui s'élance relié à la terre et au ciel et qui grandit.