(...) Aimer n'a d'abord rien d'une absorption, d'un abandon ou d'une union avec l'autre ( car que serait l'union de choses qui ne sont pas éclaircies, ne sont pas achevées, ne sont pas encore mis en ordre ?), c'est une sublime occasion pour l'individu de mûrir, de devenir quelque chose en lui-même, de devenir un monde, de devenir pour l'amour de l'autre un monde pour lui-même, c'est une grande exigence qui s'adresse à lui, qui en fait un élu et l'appelle à l'immensité. (...)
Lettres à un jeune poète,
Rainer Maria Rilke, le 14.05.1904.