samedi 16 avril 2016

À vous toutes, femmes du monde entier, mon salut le plus cordial !

Avec quelques amies récemment, nous évoquions la correspondance de Jean Paul II à Anna-Teresa Tymieniecka et le sens d'un tel échange.
Suite à notre effrénée fanfiction qui nous a révélé comment Victor Hugo aurait pu contribuer à sublimer la fin tragique d'Emma Bovary, on peut tout à fait comprendre sans jugement que Jean Paul II ait pu correspondre avec cette femme philosophe qui lui apporte un autre éclairage. Je suis tombée par hasard sur cette lettre de Jean Paul II pour la Conférence Mondiale de la femme à Pékin et elle m'a vraiment fascinée tellement elle est moderne, ouverte et sensible.
Pour ma part, un tel échange, avec une si haute spiritualité, évoque le lien des âmes soeurs qui doivent incarner dans ce monde une mission grâce à l'équilibre de leur polarité.
Je trouve cette lettre d'une grande beauté, au regard de la révélation de la correspondance, on peut mieux comprendre sa sensibilité. Elle apporte beaucoup de lumière, d'intelligence et c'est intéressant de pouvoir mieux comprendre sans chercher à dégrader des liens spirituels qui portent un amour bien au-delà de leur humanité.

Extrait de la lettre :  des mots encore d'actualités  compte tenu du chemin à parcourir aujourd'hui dans notre monde pour laisser le féminin prendre sa place :

(...) Le féminin réalise l'« humain » tout autant que le fait le masculin, mais selon une harmonique différente et complémentaire.
Lorsque la Genèse parle d'« aide », elle ne fait pas seulement référence au domaine de l'agir, mais aussi à celui de l'être. Le féminin et le masculin sont entre eux complémentaires, non seulement du point de vue physique et psychologique, mais ontologique. C'est seulement grâce à la dualité du
« masculin » et du « féminin » que l'« homme » se réalise pleinement. (...)



Intégralité de la lettre :
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/letters/1995/documents/hf_jp-ii_let_29061995_women.html

mercredi 6 avril 2016

"Emma : ce double caractère de calcul et de rêverie qui constitue l'être parfait"." Beaudelaire


"... Madame Bovary se donne ; emportée par les sophismes de son imagination, elle se donne magnifiquement, généreusement, d'une manière toute masculine, à des drôles qui ne sont pas égaux , exactement comme des poètes se livrent à des drôlesses... cette femme, en réalité est très sublime dans son espèce , dans son petit milieu et en face de son petit horizon... en somme, cette femme est vraiment grande , elle est surtout pitoyable , et malgré la dureté systématique de l'auteur, qui a fait tous ses efforts pour être absent de son œuvre et pour jouer la fonction d'un montreur de marionnettes, toutes les femmes intellectuelles lui sauront gré d'avoir élevé la femelle à une si haute puissance , si loin de l'animal pur et si près de l'homme idéal, et de l'avoir fait participer à ce double caractère de calcul et de rêverie qui constitue l'être parfait"."

Charles Baudelaire, l'Artiste, 18 octobre 1857.
Sublime Beaudelaire qui résume nos quatre épisodes en 10 lignes. Aucune femme ne peut résister à cette citation. Il a tout compris. Emma Bovary est un homme, c'est la part féminine de Flaubert, tiraillé entre ses instincts et sa difficulté à accéder au spirituel qu'il cherche pourtant et Maupassant lui écrit ces mots : "Monsieur Flaubert, votre patron se nomme Saint Polycarpe, un Saint bien distingué. On dit partout que c’était un brave homme. Mais il paraît qu’il n’était pas très gai." Cependant, il n'a pas la sensibilité spirituelle que Victor Hugo rencontre pendant son exil à travers son exploration de l'inconnu. Aussi, faut-il ajouter que si Emma Bovary est un homme, nous sommes tout à fait conscientes que notre Flaubert et notre Hugo sont des femmes qui, certainement, n'ont fait que décrire leur part masculine et qui ont échappé au bovarysme. Mais cela nous a fait du bien d'avoir proposé à Emma, réhabilitée dans sa dignité, une autre fin possible, plus proche des valeurs de notre XXIe siècle.